Cercueil - Shoo Straight Shout



Ici-bas, devant les regards rendus vacants par le désespoir, certains cercueils sont enfouis six pieds sous terre, quand d’autres s’enfoncent doucettement à travers les flammes. Ce Cercueil-là a goûté aux deux épreuves, au brasier dévorateur comme à la profondeur, et Shoo Straight Shout est le récit circonstancié de ces affres, paré d’atours bouillonnants. D’abord, une électronique de la plus belle espèce serpentine, faiseuse d’interstices ou créatrice de flux onirique. Puis le vertige abyssal engendré par les tréfonds noirs d’une gorge insondable, celle de la seigneuriale Pénélope Michel qui, avec l’épaisseur de Nico et la ténacité de Liela Moss (The Duke Spirit), transforme la mesure en énigme, manipule la pesanteur et distord le temps à sa guise. Enfin, une catharsis incendiaire qui assimile les textures synthétiques à des méandres aqueux, les vocalises d’entrailles à des sentences fatales, les ruades électriques à des masses de fiel, et les coups de boutoir aux commandements d’un maître de guerre.

Une guerre de sensations, entre apaisement vicié et détonations meurtrières, déclenchée par la vindicte de Skip One Breath et Odd Lines, deux antiennes à la flamboyance lugubre pour l’un des débuts d’albums les plus alarmants entendus depuis belle lurette. Comme une première poignée de main avec le diable, qui en profite pour vous injecter dans les veines assez d’euphorisants pour traverser, le corps en éruption, une première nuit décadente en plein enfer. Et quand The Dinner, avec ces sonorités vrillées qui se hérissent comme des pulsions psychopathes, figure la bande originale d’un film d’anticipation horrifique dont personne ne supporte la fin, Wild Shot On The Dreadful Instant trimballe Plaid en plein cauchemar martial que le Theremin digital de Perfect Partner ennoblit dans une ambiance de perdition triomphante.

Mêlant la grogne fantomatique de Kas Product, l’emphase enténébrée des deux armées de Nicolas Ker (Poni Hoax et Paris), l’attractivité maladive de l’originel The Cure ou la crudité d’apocalypse du nouveau Portishead, les Nordistes Pénélope Michel et Nico Devos (secondés par Olivier Durteste, le batteur de Gomm) harnachent la tension au milieu d’une arène musicale où krautrock gothique, cold-wave de science-fiction, dancefloor zombiesque et electro fuselée s’entredéchirent à la vie, à la mort.

Puisque toute tragédie se pave de regrets, on déplorera les six minutes tièdes Fast Faith, et des paroles en anglais, là ou des mots troussés dans la langue d’Audiberti auraient augmenté le potentiel anthracite de la chose. “Sous terre, les jours sont lents”, écrivait d’ailleurs ce bon vieux Jacquot. Cloîtrés dans ce Cercueil-là, les jours deviennent foudroyants. by AnnA Lester magicrpm

tracklist:
1. Skip One Breath
2. Odd Lines
3. Dry Drop
4. The Dinner
5. Wild Shot On The Dreadful Instant
6. Shout Straight Shout
7. Perfect Partner
8. Fast Faith
9. Sparkling Pulse



myspace

1 comments:

Anonymous said...

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